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Saisir l’insoutenable beauté d’un monde en ruine,
viser la délicatesse du chaos,
recueillir le charme des tumultes urbains,
comme autant de réservoirs d’impressions visuelles.

Ainsi orné, je pars à la maraude, découvrir un ailleurs.
Mon 65mm vissé sur mon moyen format, j’entrevois une nouvelle photographie, moi qui depuis 40 ans, usait - à l’horizontal - du 35mm.


Aujourd’hui, tout se resserre.
Du nadir au zénith, la verticalité s’impose !
À l’orée du cadre, je fuis les symétries au point de distendre les limites jusqu’à l’aberration, l’hors d’aplomb,
tel le danseur constamment désaxé, mais toujours en alerte,
dans un élan paisible, une rectification permanente, une poésie muette.
Temps de pose en demi-pointes, sacrées pirouettes.

En équilibre sur le fil d’un plateau universel, j’arpente le monde. La géographie m’importe peu. J’échappe au documentaire.
En quête d’accrocs providentiels, mon errance est une démarche consciente,
une obsession initiatique. En état de veille constant, je me laisse porter par mes pas,
en tous sens, déclenchant à l’intuition,
à la jonction du réflexe digital et de l’acte volontaire.

Ainsi donc, je m’égare heureusement, accueillant les assauts du temps, les hasards des lieux.
J’aime faire fausse route, ouvrir la profondeur des champs du possible.
Sans l’ombre d’un doute, prendre de vitesse la lumière.
L’immortaliser.
Est-ce là une semblance vampirique ?

Au-devant du regard se dessinent alors autant d’espaces où s’offrent à moi mille raisons avouées de dérouter,
d’éclater les repères dans une liberté toute singulière.
Les choses photographiées garderont-elle la trace de mes pas ?
Qu’importe ! Ne rien laisser hors d’atteinte.
Pister au fond de moi un tracé sinueux,
une fiction du monde offerte à ma perception.
Sonder mes contre-jours et résolument,
laisser la lumière guider mes pas.

Veiller au grain des choses.